CONCLUSION

La reproduction humaine est souvent affiliée à un registre animalier et, subit encore des pressions sociales. Ces pressions sont le résultat d’une somme d’injonction à devenir mère : la charge maternelle. L’instinct maternel et d’autres stéréotypes en font partie. Mais le désir d’enfant est propre à chacun·e et, n’est aucunement influencé par notre orientation sexuelle, notre mode de vie ou encore notre genre. Elle est aussi un terrain fertile au développement de l’autonomie gynécologique par le biais de la méthode de l’insémination artisanale. Cette méthode génératrice d’empowerment vis-à-vis des restrictions d’accessibilité de la PMA, existe depuis la fin du XVIII siècle et, a été expérimentée avec un couple pour la première fois par un biologiste écossais. L’aspect artisanale de cette méthode découle donc de son ancienneté face au terme « DIY » apparue dans les année 1970, mais aussi en raison du matériel employé. Les ustensiles paramédicaux les plus souvent utilisés sont les seringues de médicaments liquides pour enfant des marques Doliprane© et Advil©. Le détournement original, ou hacking, de ces objets est notamment dû à leur accessibilité sur le marché et leur manipulation moins invasive qu’un matériel médical classique (seringue 50ml).

De plus, cette méthode de reproduction est un détournement du modèle médical le plus utilisé en PMA : l’insémination artificielle, représentant 37,5% des parcours. Seulement, en raison de l’inscription dans le code pénal de la PAA, ses usagers, donneurs de sperme et receveuses, font preuvent d’une grande discrétion. Il usent notamment de pseudonymes et de groupes fermés sur les réseaux sociaux. Beaucoup de couples homosexuels ont recours à ce mode de procréation, mais des couples hétérosexuels et des femmes célibataires sont aussi présent·e·s parmis les usagers. Pour garantir la sécurité de chacun·e dans ces groupes, les receveuses font preuve de solidarité entre elle et, avec les administrateurices. Elles signalent les profils douteux pour les exclure de leur cercle mais aussi, se conseillent sur le matériel et les protocoles d’insémination. Elles sont aussi très informées sur les différentes façons d'augmenter leurs chances de fécondation : gélules, test d’ovulation, application ou encore position de la chandelle. Cette méthode s’inscrit dans un long processus le lutte pour l’autonomie gynécologique en dépit des motivations premières des usager·e·s. Elle rappelle notamment les avortements clandestins des années 1970 avant l’adoption de la lois Veil, mais reste choisi a défaut d’un accès à un parcours médico-légale. Par ailleurs, le projet actuel d’une nouvelle lois de bioéthique continue d’exclure en invisibilisant les personnes et parentalités trans.

Conclusion: À propos

LE PROJET

première piste

Ma première piste de projet consistait à créer une communication visuelle sur plusieurs objets (affiches, flyers et badges). Elle se matérialise comme une action militante menée en faveur de la visibilisation de la pratique de l’insémination artisanale, et plus particulièrement de son empowerment. Mais au cours des discussions tenues avec mon directeur de projet, cette piste se révèle être trop précoce et ambitieuse pour un travail de licence.
Il vaut mieux garder l’idée pour l’exploiter plus tard dans mon cursus.

Conclusion: Bienvenue

Conclusion: Galerie

LE JEU DES 7 PARENTALITÉS

deuxième piste (retenue)

Je choisis donc de poursuivre une deuxième piste : un jeu des 7 parentalités. Ce projet pourra me servir d’étalon pour les suivants dans ce domaine de recherche que je compte poursuivre. L'objectif avec ce jeu des 7 familles revisité, est de sensibiliser les plus jeunes entre 6 et 15 ans aux différents schémas familiaux existants en dehors de la famille nucléaire, de visibiliser ceux-ci, d’éduquer à la sexualité de manière ludique et enfin, de solliciter l’imagination du public visé en les incitant à construire de nouveaux modes de parentalité.

Le jeu des 7 familles est édité pour la première fois en France en 1876. La partie graphique est assurée par le caricaturiste André Gill qui y représente, non sans humour, sept familles de métiers différents. Depuis, le jeu s’est décliné sous différents styles jusqu'à devenir un produit dérivé, de bande dessinée par exemple.

Aujourd’hui, le jeu représente généralement la même famille avec la même structure dans sept situations différentes (à la plage, à la montagne, etc). La structure des cartes reste la même : Le nom de la famille et du membre représenté se situe en haut et/ou en bas de la carte, les personnages sont dessinés entièrement des pieds à la tête et, chaque famille est composée de 6 membres sur le schéma d’une famille nucléaire (papy, mamy, papa, maman, le fils et la fille).

Des variations existent néanmoins, comme le jeu tiré de la série de bandes dessinées Astérix. Ici, la famille inclut différents membres du village gaulois sans tenir compte de leur filiation. Les règles, cependant, ne changent pas selon les différentes variantes que l’on peut observer : chaque joueur, à tour de rôle, demande une carte à un autre joueur. Le joueur ayant réuni le plus de familles possible a gagné.

Autre variation, l’entreprise My Family Builders, créatrice de jeux de société inclusifs depuis 2015, a édité un nouveau jeu des sept familles. Y sont représentées les personnes en situation de handicap, les personnes racisées, les familles monoparentales, recomposées ou encore homoparentales. Leur gamme de jeu est à destination des enfants pour leur permettre de développer une vision inclusive du monde qui les entoure. L’équipe comprend d’ailleurs une psychologue de l’enfance (Miriam Grinberg) et une spécialiste de l’éducation (Celeste Szklanny) pour transmettre les valeurs défendues par l’entreprise (inclusivité, confiance et empathie) au public visé par leurs jeux.

Pour aller plus loin, en 2019 Balajeux conçoit un « Jeu de CETTE famille ». Afin de ne pas enfermer les joueurs dans des schémas familiaux préétablis, la créatrice a l’idée de cartes personnalisables par les joueurs eux-mêmes. Les enfants, à qui est destiné ce jeu, peuvent ainsi nommer et dessiner leurs personnages selon leur volonté. Le nom de la famille est aussi personnalisable. Pour avoir le même nombre de membres par famille, la créatrice a nommé les cartes avec des lettres et des chiffres afin de les répartir équitablement et d’encadrer la personnalisation garantissant le bon déroulement du jeu.

À mon tour j’ai essayé de concevoir un jeu des sept familles différent. Les règles sont les mêmes que le jeu classique, à cela j’ai ajouté des cartes additionnelles expliquant les différents modes de parentalité et de procréation présentés : GPA, PMA, Insémination Artisanale, parents divorcés, famille monoparentale, transparentale et coparentale. Il y en a une par famille qui comporte au recto la composition de chaque famille qui varie d’une à l’autre et, au verso une explication sur le mode de parentalité ou de procréation concerné. Quand un joueur a une question, il peut se référer à la carte correspondante ou la lire à tous les autres joueurs dès qu’il réunit la famille.

À cela s’ajoute une règle supplémentaire qui intervient à la fin de la partie qui consiste à réunir différentes familles pour créer un arbre généalogique mettant en évidence le schéma d’une famille recomposée. Cette dernière règle a pour vocation de susciter l’imagination des enfants pour créer de nouveau modèles familiaux.

Ce jeu est destiné à un public âgé entre 6 et 15 ans sans distinction de genre et, dans un contexte privé. Les joueurs peuvent se réunir entre amis ou membres d’une même famille. Il est à but éducatif et s’inscrit dans une éducation à la sexualité menée par les parents. Ces derniers peuvent être présents lors du jeu pour expliquer davantage les différents termes définis sur les cartes additionnelles/explicatives aux plus jeunes joueurs, par exemple.

Conclusion: À propos

Conclusion: Galerie