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À la rentrée de ma troisième année de licence, en cours de recherche, je dois analyser un article. J’en choisis un sur les dons de gamètes en France et la pénurie supposée et crainte par les Centre d'étude et de conservation des œufs et du sperme humains (CECOS) en vue de la révision du projet de loi de bioéthique qui voudrait ouvrir la PMA à toute les femmes, pour y inclure les femmes célibataires, en couple homosexuel ou encore les hommes transgenres. Au fil de mes recherches, je suis arrivée à me questionner sur ces personnes qui font des bébés de manière illégale, chez elles ou dans leur voiture avec une seringue, parce que la loi en vigueur ne leur permet pas d’accéder à un parcours médico-légal. Comment légiférer au profit des discriminations transphobes et homophobes et, de l’invisibilisation de ces populations est-il encore possible ? Mon attachement à ce sujet tient donc à la notion d’empowerment (traduit en français par « empouvoirement ») qui est le fil conducteur de ce travail de recherche. Selon Hélène Guétat-Bernard et Nathalie Lapeyre « le processus d'empowerment considère la capacité d’élaborer une conscience critique par rapport aux enjeux sociaux, dans lesquels les femmes et les hommes s’inscrivent. Il traduit une lecture critiques des discours, des pratiques, et des stratégies pour l’engagement et l’acquisition de pouvoir à l’échelle individuelle et collective.». Ce concept nous invite à reprendre possession du pouvoir à disposer librement de nos corps, pour le domaine de la sexualité et de la reproduction entre autres, en questionnant les discours dominants  qui que l’on soit. Je m'inscris donc dans une démarche militante en interrogeant ces mêmes discours dominants et en m'intéressant aux alternatives gynécologiques moins connues pour la reproduction.


Par ailleurs, j’ai fait le choix de travailler sur un terrain fermé et très méfiant. Le contexte illégal de la pratique de l’insémination artisanale conditionne ses pratiques. Mes interlocuteurs m’ont rarement accordé de la crédibilité et on souvent dévalorisé mes intentions. Même après m’être inscrite sur plusieurs groupes privés sur les réseaux sociaux, il a été difficile de trouver des contacts qui me prennent au sérieux ou qui acceptent un échange régulier ou ponctuel. Les retours de mes appels à témoignages m’ont aussi laissé entendre que le design n’avait pas sa place dans ce domaine.

De plus, sans contact dans ces communautés, il est difficile de faire la différence entre un don généreux et une proposition malhonnête. Bien qu’il existe une forte solidarité entre les receveuses, je ne faisais pas partie de leurs discussions étant donné que je ne cherchais pas de donneur. En raison des risques liés au milieu étudié, il m’a donc été difficile d'instaurer des relations de confiance avec donneurs et receveuses qui aurait permis d'établir un échange sincère, en aussi peu de temps que le délai imparti à la réalisation de ce mémoire.

Bonne lecture !


PS : Afin de protéger l’anonymat des usagers interrogés, les prénoms ont été modifiés.

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Vidéo de présentation du mémoire-projet

> alternative confinée de la scénographie de projet

> mise en ligne sur Youtube le 16 avril 2020
> musique (intro) : Are You Gonna Be My Girl/Are you gonna be my girl/Jet/2003

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